L’aurore

DEMIRTAŞ Selahattin

De ces quatorze nouvelles, la nouvelle éponyme, l’une des plus bouleversantes, est l’histoire d’une jeune Turque dupée et violée par l’homme qu’elle aime, exécutée par son père et ses frères au nom de la charia. Le ton est donné : écrites par un homme incarcéré en Turquie pour raison politique, ces courts récits dénoncent le sort des femmes, les difficultés économiques, la pauvreté, les rêves enfouis, l’émigration.  Selahattin Demirtaş, d’origine kurde, est leader d’un parti d’opposition progressiste. Il a écrit, depuis la prison et malgré la censure, ces pages poignantes qui donnent vie à des personnages naïfs, oubliés, souvent victimes, et qui éclairent sur la réalité du régime turc. Le style est classique, tantôt tragique tantôt plus léger avec une pointe de poésie ou d’humour. Un manifeste courageux, plein d’empathie, qui prouve une fois de plus que « la littérature peut être une forme de résistance » ainsi que le souligne l’éditrice française.