Le narrateur fait part de son aversion pour le gratin de choux fleur et en parallĂšle de sa prĂ©dilection pour la truite aux amandes. Lâauteur le surveille de prĂšs, fait des commentaires en notes de bas de page. Ses interventions se dĂ©veloppent jusquâĂ devenir roman dans le roman lorsquâil suit longuement les pĂ©rĂ©grinations dâune fourmi, en dĂ©licieuse compagnie… Peu importe lâhistoire, il sâagit une fois encore, de revenir sur lâinteraction ambiguĂ« entre lâauteur et son personnage. Mais quelle part de lui-mĂȘme le premier met-il dans le second ? Le style de Chevillard (Dino Egger, NB mars 2011) reste toujours aussi impeccablement charpentĂ©, Ă travers digressions et divagations qui poursuivent leurs dĂ©roulements logiques jusquâĂ un absurde plein dâhumour. La lecture de cet Ă©trange objet littĂ©raire nâest pas toujours facile, malgrĂ© son charme : parfois deux histoires peuvent se partager la mĂȘme page, des inserts en italique rompent le rĂ©cit. Mais, comme dit lâauteur (ou le narrateur ?) : « Toute lecture bien comprise est affaire de vitesse. Il sâagit de trouver la bonne » !
L’auteur et moi
CHEVILLARD Ăric