C’est un roman trouble, un livre sismique dans l’Argentine profonde : la vie d’un petit village apparemment sans histoire va être secouée. Les ondes de choc sont insoupçonnables. Le premier choc est ressenti lorsque, un jour, l’autobus ne s’arrête pas et laisse un couple et la soeur de l’avocat Ponce déconcertés sur le bord de la route. Le deuxième jour l’autobus passe en trombe et continue sa route. L’homme et la jeune femme partent à pied en suivant la voie ferrée. L’ambiance devient électrique, les langues se délient, les habitants s’interrogent, la radio parle d’un homme recherché par la police et les militaires sont dans les parages. Et cela fait quatre jours que l’avocat Ponce accompagne sa soeur et que l’autobus passe sans stopper. Un premier roman qui donne une impression mitigée de par sa construction compliquée mais qui sait rendre l’atmosphère menaçante grâce à son style condensé et imagé. Eugenia Almeida réussit à faire pressentir ce que son pays endurera et l’impossibilité, pour le citoyen de base, de comprendre les enjeux d’événements qui se passent très loin.
L’autobus
ALMEIDA Eugenia