Sont Ă©voquĂ©es ici les quatre derniĂšres annĂ©es de lâĂ©crivain alors que, dĂ©jĂ malade, veuf et pĂšre dâun jeune enfant, il sâinstalle en 1946, Ă quarante-trois ans, dans une ferme isolĂ©e Ă la pointe dâune Ăźle des HĂ©brides. MalgrĂ© quelques contacts avec la sociĂ©tĂ© â il se rend Ă Londres, sĂ©journe dans des sanatoriums et reçoit des amis â il jouit, dans une nature sauvage, dâune solitude dĂ©sirĂ©e. Il partage son temps entre les travaux nĂ©cessaires Ă son existence quâil consigne dans un journal â jardinage, chasse, pĂȘche, Ă©levage et bricolage â et la rĂ©daction de son chef-dâoeuvre, 1984. Jean-Pierre Martin sâinterroge longuement sur les raisons de ce choix radical de coupure avec le monde, surprenant chez un Orwell au parcours antĂ©rieur agitĂ© et engagĂ©. Il fait des rapprochements pertinents avec dâautres auteurs qui ont eu la mĂȘme dĂ©marche â Rousseau, Bernanos, Camus, Thoreau ou Koestler â mais parle peu de la genĂšse de 1984. Un essai subtil qui dĂ©voile un visage intĂ©ressant et peu connu dâOrwell.
L’autre vie d’Orwell
MARTIN Jean-Pierre