« Une femme jeune en pleine forme », Dolorès, et « un homme nettement plus âgé, décrépi et invalide », Alex, ont quitté Madrid pour Cadix. Le couple a traversé l’Andalousie et son périple est jalonné par le passé d’Alex : son enfance à Belgrade, sa profession d’architecte, sa fille d’un précédent mariage, son ancienne collègue, Laura, pétrie de méchanceté alcoolique. Structurent longuement le roman les péripéties d’un voyage suscité par le prétendu gain d’une Opel Vectra qui se révèle, douloureusement, une diabolique arnaque à la multipropriété. Le récit est surtout prétexte à évoquer l’intimité du couple, faite de souvenirs, de regrets ; mais c’est aussi une analyse subtile des relations entre les êtres, le tout dans un climat émouvant de tendresse et de nostalgie, combiné avec un certain mépris de la vulgarité contemporaine et l’exaltation de l’Espagne traditionnelle. D’abord déconcerté par une entrée en matière un peu sibylline, le lecteur est ensuite séduit par la finesse et la sensibilité d’un récit tout en retenue.
L’avant-dernier voyage.
ĆIRJANIĆ Gordana