Mère et fils se souviennent du chemin parcouru lors d’un départ. Un fils a vendu la propriété familiale ; la mère se lamente de ne pouvoir y être enterrée. Un garçon part lorsque se rompt le fil de son cerf-volant ; un oiseau pleure jusqu’à son retour ; il veille sur sa mère mourante qui se sent métamorphosée en grue. Un amoureux des étoiles organise les funérailles de son télescope. Une femme vient chaque année voir fleurir une azalée ; son âme, à sa mort, s’y réfugie. Le récit d’un homme empêche son frère de peindre. Une femme dont on a tué l’enfant ne peut pardonner… Comme souvent dans son oeuvre, ces nouvelles de Yi Ch’ongjun ont presque toutes pour cadre la province déshéritée du Chollado, au sud de la Corée, très pauvre. Le rôle de la mère, même misérable, y tient une grande place. L’auteur témoigne d’une grande sensibilité, mais il est difficile d’entrer dans un univers si étranger, où les personnages sont mouvants, incertains, le rôle du non-dit essentiel, la part de l’inconscient et du rêve notable. La mauvaise conscience et la tristesse de certains intervenants entretiennent une atmosphère morose que renforcent la lenteur du rythme et l’évanescence de l’écriture.
L’azalée blanche
YI Ch'ongjun