Il porte un nom prédestiné, ce Lazare d’aujourd’hui. Il a quitté femme et vie bourgeoise, se retrouve SDF sous le périphérique parisien, sombre un soir dans l’inconscience et se réveille dans une ferme percheronne chez un homme qui l’invite, comme le Jésus des Évangiles, à ressusciter…. Par le jeu des retours en arrière, Lazare livre des pans de sa vie : une enfance terne entre deux parents, avec une mère aimée qui refera sa vie après le décès de son mari, une jeunesse marquée par la déprime et un rejet profond de la société de consommation, un mariage qui s’étiole et s’effondre à la mort d’un bébé, le chômage qui s’ensuit. Malgré une langue fluide et des mots justes, l’itinéraire tragique et la personnalité de Lazare n’arrivent pas à émouvoir et ses atermoiements à reprendre ou non goût à la vie lassent. Des interrogations quelque peu fabriquées tiennent cependant en éveil, tels le fait déclencheur du basculement de Lazare et les mobiles cachés de son étrange et riche sauveur.
Lazare est de retour
BASTIÈRE Jean-Marc