Le bal des princes

NIMROD

Un professeur de lettres, formé en France, revient dans son village natal au Tchad pour, au sortir d’une liaison, se réconcilier avec sa femme. Le désordre de sa vie privée reflète le chaos de la guerre civile tchadienne, au tournant des années quatre-vingt. Le narrateur, qui se pose en « exilé de la nouvelle Babylone », tente une médiation entre un colonel de l’armée régulière et les coalisés du sud. Il décrit en spectateur, avec moult références bibliques et poétiques, le malentendu qui déchire son peuple, l’affrontement entre Nord et Sud, Goukouni Oueddeye et Hissène Habré, la mise à sac de N’djamena. Le récit s’achève en 1982 sur la victoire d’Hissène Habré et un nouvel exil pour l’auteur.  Ce livre est difficile à comprendre pour un non-spécialiste du Tchad, tant les factions sont emmêlées, les noms propres nombreux, la situation complexe. Mais Nimrod est poète, il émaille son récit de symboles et de citations. Sa langue est savoureuse (Le Départ, NB février 2005) et la chaleur de la sensualité africaine réserve de belles pages.