Franz Bartelt distille avec ironie et tendresse le même sens de l’exagération relevé dans Charges comprises (N.B. jan. 2004). Une mise en scène quasi identique à chaque nouvelle : unité de lieu, une ville, un bar, un appartement, un train, où les personnages, des gens ordinaires, sont figés par la routine. Souvent solitaires, ces anti-héros vont voir leur vie perturbée par un élément étranger. Que ce soit un intrus qui prend la place de l’habitué (Bar des habitudes) et ce dernier s’affole et perd ses repères ou alors le mari qui se réveille un matin avec une idée fixe : tuer sa femme (Mauvais rêve).
Des nouvelles d’une inégale intensité malgré un style efficace. Si l’auteur pousse à l’extrême les penchants des protagonistes et les laisse sombrer (folie, obsession, dépression…) c’est avec humour et empathie.