Kathryn et son père sont arrivés très tôt dans la vallée. Le barrage est presque achevé. Dans la brume du matin, le père raconte : ceux qui chantaient là, ceux qui dansaient… Ils entrent dans la maison abandonnée : la fillette prend son violon et joue, son père chante et danse. À eux deux, ils font revivre le village…
Une histoire vraie : le barrage a noyé Kielder Valley au bénéfice de l’économie du Northumberland. Cet album est un hommage aux fantômes du lieu dont Kathryn et Mike sont les « héritiers », dépositaires du passé. Le dialogue exprime en mots simples l’évidence de leur présence et introduit la puissance nostalgique de la musique enracinée dans la tradition du lieu. Entre sépia et gris bleuté, le réalisme poétique des images impose le recueillement, belles à couper le souffle dans la délicatesse et le classicisme de la représentation. Des plans larges imposent la majesté du site ; des vignettes exposent, comme dans une galerie, les portraits des disparus : hommes, bêtes et plantes. C’est poignant. (C.B.)