Arthur n’a qu’une idée en tête en se levant: raconter son rêve de bateau aux membres de sa famille. Mais il a beau hausser la voix, ajouter des détails et utiliser des superlatifs, nul ne daigne l’écouter, chacun étant fort occupé de son côté. En désespoir de cause, il lance un cri retentissant; et là, de drôles de choses se passent, qui laissent sa famille bouche-bée: la mer lance ses vagues à l’assaut des lieux. Le bateau du rêve d’Arthur, qui s’était épanoui sur sa tête au fur et à mesure des descriptions, va se révéler fort utile…
Des images fraîches, crayon et aquarelle sur fond blanc dans un premier temps, puis bleu et vert lorsque le rêve envahit totalement la réalité, illustrent avec douceur et rondeur cette promenade imaginaire. On y sent l’influence des dessinateurs anglais connus. Outre le bateau sur la tête du garçonnet, des détails, parfois incongrus, appartenant au monde de la mer, annoncent progressivement le basculement dans le rêve: un motif d’étoiles de mer sur le rideau, des pinces de homard pointant hors d’un chausson… Où est la frontière, d’ailleurs, dans cette histoire sympathique et amusante, qui offre une petite revanche à l’enfant?