Le beau monde

Correctrice dans un grand journal londonien, une jeune femme célibataire sage et docile voit sa vie bouleversée : seule témoin d’un accident, elle échange quelques mots avec la conductrice mourante. Plus tard, elle rencontre ses deux enfants et son mari dont elle découvre qu’il s’agit d’un écrivain célèbre faisant partie de ce milieu qu’elle côtoie professionnellement sans y appartenir. Fascinée par ce « beau monde », elle s’y faufile, profitant du désarroi des proches. Bientôt elle se prend au jeu et se verrait bien à la place de la défunte, admirée et aimée de tous. Harriet Lane, elle-même journaliste, n’a pas choisi par hasard ce milieu avide d’intrigues et de paillettes pour cadre de son premier roman. Vie ordinaire et vie rêvée de la jet set littéraire sont minutieusement décrites. La banalité de l’intrigue et du ton de l’héroïne pour raconter, sous l’apparence benoîte d’une sainte Nitouche, la façon dont elle tisse sa toile duperait le lecteur même si un subtil crescendo psychologique ne donnait l’alerte. Férocité rime avec perversité dans ce roman plus anglais que nature !