Productrice de tĂ©lĂ©vision, LĂ©a est en galante compagnie lorsquâelle apprend la mort de son pĂšre. Sa tante Ă©tait venue tenir la maison aprĂšs la mort de sa mĂšre. Avec elle, elle revit son passĂ© dont les Ă©pisodes se mĂȘlent avec le rĂ©cit des obsĂšques et de leur prĂ©paration. Son premier avortement et sa rencontre avec lâautre LĂ©a jouxtent la toilette mortuaire. Lors de la cĂ©rĂ©monie, les souvenirs dâenfance affluent avec lâĂ©poque oĂč son pĂšre ne semblait guĂšre prĂȘter attention Ă ses dessins, alors que sa mĂšre, distante, se livrait Ă un marchand dâaspirateurs. Devant la tombe, puis de retour Ă la maison, en face de la piscine vide, sâimpose lâĂ©vocation de son frĂšre LĂ©o quâelle nâa jamais connu.
Mort, Ă©rotisme et exhumation de secrets de famille se mĂȘlent dans ce beau rĂ©cit oĂč la pudeur des sentiments sâoppose Ă lâexpressivitĂ© des Ă©pisodes amoureux. PassĂ© et prĂ©sent alternent sans heurt et la sulfureuse LĂ©a se trouve transformĂ©e par lâĂ©motion qui monte en elle. Lâeau claire remplit de nouveau la piscine. La vie devient belle, comme au temps des voyages en famille vers la mer. Le dessin simple mais sensible et expressif est ornĂ© de belles teintes claires qui prennent des tonalitĂ©s lilas lors des scĂšnes lesbiennes ou oniriques.