Qui savait le banquier François-Xavier Tourtier allergique Ă la crevette ? Il sâĂ©croule au cocktail clĂŽturant la remise de sa lĂ©gion dâhonneur Ă Lille. La commissaire Romano, sĂ©millante quadragĂ©naire, amatrice dâhommes et de cafĂ©, enquĂȘte parmi son entourage : Ă©pouse ou grand-pĂšre trop lucide, prĂȘtre athĂ©e et sĂ©duisant, collaborateur vendeur de fours solaires et quelques autres. Ruru, son chat mĂ©lancolique et boulimique, ajoute Ă ses prĂ©occupations. Â
Ce roman policier sans effusion de sang, bien Ă©crit et dĂ©bordant dâun humour roboratif, est dâune lecture rĂ©jouissante. De facture trĂšs classique, il dessine ses personnages avec prĂ©cision et, si on excepte la dĂ©testable victime, les autres protagonistes sont finalement sympathiques et leur innocence reconnue par des dĂ©monstrations rigoureuses. Si le titre fait la part belle au noir fĂ©lin, son importance dans le roman est plus que discrĂšte et lâenquĂȘte se dĂ©roule selon le plan sĂ©rieux dâune Ă©quipe soudĂ©e, trĂšs professionnelle, qui sait maintenir le suspense. La romanciĂšre (La griffe du chat, NB juin 2018) poursuit les aventures de sa commissaire emblĂ©matique, Ă la personnalitĂ© affirmĂ©e, au langage libĂ©rĂ© et Ă lâĂ©nergie contagieuse. (A.C. et B.T.)