Allemagne. Après la fin tragique de sa fille Klara, le vieux maître divise en parcelles son bois du bord du lac, en vend une à un drapier juif, une autre à un architecte berlinois. Désireux d’y réaliser une résidence d’été pour sa fiancée, ce dernier imagine une maison tout en recoins, une grande table pour les nombreux invités, des fenêtres avec vue étendue sur le lac. Avec l’aide d’un jardinier aussi étonnant qu’expérimenté, il réalise un jardin en terrasses descendant vers la rive. Quant au drapier, il aura juste le temps de construire une cabine de bains avec son fils avant de fuir pour l’Afrique du Sud.
Dans ce roman à la chronologie dispersée, aux nombreux personnages à peine esquissés, l’auteure de Histoire de la vieille enfant (NB janvier 2002), une Berlinoise, évoque la permanence d’un lieu qui, durant un demi-siècle, verra des résidents venus d’horizons divers, malmenés par les différents régimes politiques allemands et les aléas de la guerre. Avec beaucoup de poésie, un style fluide, l’ensemble distille avec lenteur une atmosphère assez mélancolique.