Le bois dormait

Le bois dormait. Cela évoque un conte mais pas tout à fait. Deux personnages minuscules, un homme et un prince, vous guident dans un univers étrange où les gens ont été surpris par le sommeil au beau milieu de leur activité. Le chevalier s’est endormi sur sa monture, deux petits garçons sur leur balançoire, un balayeur n’a pas eu le temps de ramasser les feuilles mortes. On parle d’un sort, d’un monde endormi depuis plus de cent ans. Et si les gens n’avaient tout simplement pas envie de bouger ou peur ? Il suffirait d’un baiser, d’un peu d’amour. Calme, immobilité, poésie. Tout l’art est dans la beauté des tableaux et dans l’attente, entretenue par le dialogue des deux voyageurs qui, esquissés sur une grande page blanche, mènent le jeu. Intelligent et enchanteur. (A.-M.R.)