Le Bon Hiver

Un jeune écrivain hypocondriaque et dépressif, se retrouve bien malgré lui embrigadé dans une équipée chez un producteur de cinéma fantasque habitant une villa du bout du monde. Il y retrouve des individus décalés, hétéroclites, dont le terrible Bosco, régisseur de la propriété, totalement inféodé à son patron. Lorsque ce dernier est retrouvé mort, Bosco, retenant tout le monde sous la menace, somme l’assassin de se dénoncer. Voilà un « thriller » qui sort des sentiers battus, faisant la part belle aux situations et caractères insolites. João Tordo (Le domaine du temps, NB mars 2010) aime les ambiances lourdes, les lieux perdus qui conviennent à la complexité de ses personnages. Dans son roman, à l’écriture maîtrisée, l’accent est essentiellement mis sur l’atmosphère étouffante d’un huis clos terriblement angoissant où rôde la mort. Face à cette perspective chacun confronté à ses peurs et à ses contradictions, flanche ou résiste. Le climat de plus en plus délétère et oppressant rend le récit difficile à lâcher malgré quelques longueurs, notamment des digressions sur la responsabilité de l’écrivain. On ne connaîtra pas le fin mot de l’histoire, laissé aux supputations de chacun !