Le bon sens

BERNARD Michel

En 1449, Ă  Rouen, Guillaume Manchon, prĂȘtre en charge de la bibliothĂšque de l’archevĂȘchĂ© depuis trente ans, conserve avec un soin jaloux le procĂšs-verbal du jugement qui a condamnĂ© Jeanne d’Arc en 1431. Il l’avait rĂ©digĂ© en tant que greffier et traduit en latin. Mais une rĂ©vision du procĂšs s’impose quand le roi Charles VII chasse les Anglais de France
  Dans ce roman historique, Michel Bernard s’attache, comme dans son prĂ©cĂ©dent rĂ©cit (Le Bon coeur, HdN dĂ©cembre 2017), Ă  l’épopĂ©e de la Pucelle et plus particuliĂšrement aux annĂ©es qui ont suivi son exĂ©cution inique. Il s’appuie sur une solide documentation pour dĂ©noncer le rĂŽle dĂ©testable de l’évĂȘque Cauchon et de la Sorbonne. La rĂ©vision du procĂšs en hĂ©rĂ©sie et la rĂ©habilitation de Jeanne d’Arc ont Ă©tĂ© possibles grĂące Ă  des hommes de bonne volontĂ©, alors mĂȘme que les coupables ont rĂ©ussi Ă  se hisser aux plus hautes fonctions. L’auteur ne donne pas une image trĂšs flatteuse d’un roi peint par Jean Fouquet mais fait revivre avec un certain lyrisme la figure aussi touchante que charismatique d’une jeune guerriĂšre au coeur pur. Un roman passionnant sur la fin de la Guerre de Cent Ans et ses consĂ©quences. (E.L. et A.K.)