Benoît Rayski entreprend un voyage dans le temps (essentiellement entre 1934 et la fin de la seconde guerre mondiale) et l’espace (l’Europe centrale : Transylvanie, Bessarabie, etc.) en rappelant toutes les exactions, pogroms et massacres qui ont décimé les Juifs. Évoquant plus particulièrement le sort de jeunes et belles Israélites que les nazis épuisaient dans un bordel avant de les assassiner et de les jeter dans le Dniestr, il prétend les sauver en imaginant qu’elles ont émigré en Palestine. L’auteur est le fils d’une jeune Juive polonaise communiste et d’un dirigeant des MOI dont il a déjà raconté l’histoire dans L’Affiche rouge (NB novembre 2009). Ce « récit », partiellement obsessionnel, est recréé à partir d’une nouvelle de Malaparte. Voulant « ramasser les bouts [de chair] et reconstituer les corps », il déroule une accablante litanie d’atrocités dont il est très difficile de suivre le fil et la finalité.
Le Bordel de Soroca : une tragédie optimiste
RAYSKI Benoît