Ratisbonne, 1938. Carl Schwarz quitte une Allemagne hostile avec soeur et parents, le père juif, même baptisé, risquant le pire. Ayant obtenu des billets pour Shanghai via Gênes, la famille s’embarque pour l’aventure, mais sans le père, soudain réticent. Chassée par ses parents, la jeune Erna rejoint à Munich une tante pronazie, faiseuse d’anges pleine de ressources qui l’emploie dans ses activités illicites. En 2010, Carl, marié depuis soixante ans avec Emmi, coule une paisible retraite près de New York. Or un appel téléphonique inquisiteur trouble leur existence… Andrea Maria Schenkel (Finsterau, NB avril 2015) fait revivre l’époque terriblement sombre de la Deuxième Guerre mondiale sur trois continents, Europe, Asie, Amérique. Le récit du périple est coloré et la relation des liens noués avec d’autres passagers est émouvante, le séjour dans la ville chinoise occupée par les Japonais montre difficultés, précarité, dangers. La même survie douloureuse se retrouve en Allemagne où règne l’idéologie nazie et les horreurs pullulent. Les personnages sont bien dessinés, mais les très nombreux retours en arrière, les détails abondants, les péripéties innombrables émoussent l’intérêt. Les descriptions très rudes contrastent avec la sérénité du vieux couple américain, rendant plus efficace la révélation finale mais trop longtemps attendue… (S.La. et B.T.)
Le bracelet
SCHENKEL Andrea Maria