Le cafard

Jim, modeste cafard, se réveille dans la peau du Premier ministre anglais. Il a une mission. Un vote détermine la volonté du peuple, c’est le « Réversalisme » qui l’emporte haut la main sur le « Continualisme ». Il s’agit d’inverser les flux financiers. Les magasins payent les clients qui eux-mêmes paient leur employeur pour avoir un travail… La Grande-Bretagne veut faire cavalier seul et redevenir une grande nation, propre, écologique et prospère.

S’inspirant ouvertement de Kafka et de Jonathan Swift, Ian Mc Ewan (Une machine comme moi, Les Notes décembre 2019) propose, dans ce court texte, une satire de l’Angleterre à l’ère du Brexit. Les hommes politiques ne savent plus où ils vont, obsédés par leurs ambitions personnelles et la volonté de « faire ce en quoi nous croyons, ce que nous avons promis ». On s’amuse mais le trait, à l’image des courants populistes dans le monde, est un peu fort. Le Premier ministre, parfait avatar de Boris Johnson, n’en sort pas grandi. Espérons que cet absurde tableau de la société britannique ne reflète pas trop la réalité ! Une intelligence et un humour décapant qui font mouche mais n’apportent pas de solutions ou d’idées nouvelles. (V.A. et S.L.)