Le Cahier bleu.

TREMBLAY Michel

À Montréal, Céline rédige son troisième journal pour relater sa relation amoureuse. Naine, elle vivait en communion parfaite avec ses amis travestis du “Boudoir”, maison close qui ferme, la condamnant à retrouver un harassant boulot de serveuse. Elle rencontre le beau Gilbert, guitariste beatnik qui, inexplicablement, la trouve plaisante. Surprise, elle cède néanmoins et leurs ébats en surprendront plus d’un. Rapidement, elle perçoit chez son compagnon une angoisse et une souffrance maladives que la drogue empire. Une enfance douloureuse entre une mère effeuilleuse devenue folle et un travesti âgé plus affectueux l’ont marqué. Il est désespéré de la perdre comme il perd son emploi dans un groupe de théâtreux qui lui reproche ses absences aux répétitions. Attachante et fine, Céline a bon coeur mais s’accorde des limites.

 

L’intrigue sentimentale prime un peu trop sur la narration piquante. Les récits internes sont parfois longs mais le style enlevé, le langage pittoresque, des expressions imagées donnent un cachet particulier à ce journal même si l’humour est moins alerte et moins incisif que dans Le cahier rouge (NB février 2005).