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Le canard a senti une prĂ©sence : « Qui es tu ? ». RĂ©ponse simple :« Je suis la mort ». « Tu viens me chercher ? ». RĂ©ponse Ă©vasive : « Je suis dans les parages, depuis que tu es nĂ©. » Un dialogue sâinstaure. Les maladies ? Mais câest la vie qui les apporte ; Ă lâinterrogation sur les diffĂ©rents on-dit sur lâau-delĂ , la mort nâa pas de rĂ©ponse : « câest possible ». Et le canard partage un moment de vie, presque une amitiĂ© avec cette mort fĂ©minine, dans sa longue robe, doucement attentive, familiĂšre : pas de majuscule Ă son nom. Puis lâenvie de barboter faiblit, le canard a froid, il ne respire plus. La mort place alors sa tulipe violette sur la poitrine de son ami et tendrement le dĂ©pose sur le fleuve qui lâemporte au loinâŠÂ
Vie et mort indissolublement liĂ©es : un message pas Ă©vident Ă faire passer aux plus jeunes et qui fait Ă©cho Ă un autre livre de l’auteur, La grande question (LJA, mars 2004). Du dĂ©cor dĂ©pouillĂ©, de la belle justesse des attitudes des deux personnages stylisĂ©s et de leurs Ă©changes, si simples mais si subtils, naĂźt un Ă©tonnant sentiment de sĂ©rĂ©nitĂ© oĂč peuvent se faire jour de nouvelles interrogations. Mais il faudra savoir prendre son temps pour ouvrir ce livre prĂ©cieux, câest essentiel !  Â