Dès les années 1894, les Arméniens vivant dans l’Empire ottoman sont en butte aux massacres, mais l’arrivée des Jeunes Turcs au pouvoir en 1908 accélère la volonté « d’ottomanisation » des responsables gouvernementaux. Dans toutes les provinces arméniennes se déroule le même scénario : arrestation et déportation des intellectuels et notables arméniens, puis des familles, vers des camps situés dans des provinces de Syrie où rien n’est mis en place pour les accueillir ; faim, chaleur, épidémie ne sont parfois pas suffisantes pour exterminer ces populations ; s’y ajoutent tortures et massacres. Un million cinq cent mille personnes sont mortes, selon les historiens. Aux « raisons » ethniques, politiques et religieuses s’ajoute le pillage économique. Cinq cent mille rescapés sont partis en exil. À ce jour, la Turquie récuse toujours le terme de génocide pour cette période sombre de son histoire. L’auteur présente en introduction le contexte historique puis déroule, par sphère géographique, les nombreux témoignages recueillis. Document brut de survivants et de témoins extérieurs, sujets ou spectateurs de scènes d’une horreur absolue. Est-ce la construction, cette juxtaposition répétitive de témoignages, qui provoque paradoxalement une certaine froideur ?
Le cantique des larmes : Arménie 1915, paroles de rescapés du génocide.
ASSO Annick