Le canyon

PERCY Benjamin

AprĂšs la perte prĂ©maturĂ©e d’un bĂ©bĂ©, Karen s’isole : elle court plusieurs heures par jour, ignore son mari, mais prĂ©serve une façade familiale harmonieuse pour leur fils unique, prĂ©adolescent. Le beau-pĂšre de Karen propose Ă  son fils et Ă  son petit-fils une partie de chasse dans une rĂ©gion de l’Oregon menacĂ©e par un projet immobilier. Tout oppose les deux hommes: le plus ĂągĂ©, chef de chantier, brut de fonderie et autoritaire, l’autre, professeur consciencieux, Ă©crasĂ© par son pĂšre. Entre eux deux, Graham, garçon vif et cultivĂ©. Alors que la partie de chasse prend un tour particulier, en ville, un ancien soldat d’Iraq, psychotique, rĂŽde autour de la maison de Karen, affublĂ© d’un dĂ©guisement d’animal. Benjamin Percy dĂ©crit avec beaucoup de force ces paysages sauvages menacĂ©s par les assauts des bulldozers. Ici, la nature et l’homme luttent Ă  armes inĂ©gales. L’auteur parvient Ă  faire monter l’adrĂ©naline en injectant par petites touches la peur, l’angoisse devant le danger imminent, qu’il soit en ville ou dans le canyon. La tension entre les hommes, issue de leur faiblesse, de leur opiniĂątretĂ©, de leur folie, de leur sensibilitĂ©, est palpable. L’Ă©pilogue dĂ©cevant n’empĂȘche pas un petit frisson de nous parcourir agrĂ©ablement jusqu’Ă  la fin du rĂ©cit.