Le capitaine des endormis.

MONTERO Mayra

Cinquante ans ont passé et, de retour aux Iles Vierges, Andrès attend du Capitaine, vieil homme rongé par un cancer, la vérité sur ce qu’il a cru voir ce soir d’octobre 1950. À l’époque, âgé de douze ans, il vivait dans un hôtel tenu par ses parents. Dans son Cessna, le Capitaine convoyait des vivres, parfois des cadavres, ces endormis qui intriguaient Andrès, et des armes destinées aux nationalistes. En marge de l’insurrection et des manoeuvres militaires, croissait un drame familial que l’enfant pressentait en observant sa mère. Mais il se trompait de cible, un seul homme recevait son amour, et ce n’était ni son père, ni le Capitaine. Enfant au regard rebelle qui ne pardonnait pas, jeune adolescent déjà ému par la chair, Andrès subissait à la fois l’angoisse de l’abandon et la pression des événements politiques. Familière des histoires d’amour, Le Messager (N.B. juin 2001), Mayra Montero écrit un roman où chaque détail compte, mêle les époques et évoque, sur fond d’insurrection armée, les blessures de l’âme. Une histoire qui fait la part belle aux sentiments, habile métissage des émois d’un enfant et de la passion d’une femme.