Grâce à un “call-center”, à Dakar, l’existence de quatre personnages, qui n’auraient jamais dû se croiser, se trouve intimement liée. Constantine, brillante diplômée d’économie, est toute fière de s’y être fait embaucher. Elle travaille comme une esclave à vendre de l’assurance-vie. Son fiancé, Ali, est plus réticent : ce n’est pas un milieu pour une vraie musulmane… À l’autre bout du fil, Luc, dans un fauteuil roulant, vit reclus dans une cité de la Courneuve. Il est prêt à tout acheter pour entendre la douce voix de son interlocutrice ; mais c’est Aimé le commercial qui débarque pour conclure !
José Frèches, après un ouvrage sur l’Inde, Moi, Bouddha (NB février 2005), dresse une peinture cocasse et pathétique de quatre quêtes individuelles dans une économie contraignante soucieuse avant tout de rentabilité et impitoyable aux exclus de tous bords. Après un excellent début, ce roman aux allures de conte bascule dans une certaine mièvrerie ; mais les personnages, tous sympathiques, lui donnent une vraie fraîcheur.