Moscou, le 24 juin 1945. Staline et son entourage se prĂ©parent Ă assister Ă la parade de la Victoire quand se produit, prĂšs du Kremlin, un Ă©trange Ă©vĂ©nement sanglant dont sont victimes deux Ă©lĂšves dâune Ă©cole pour enfants de hauts dignitaires du rĂ©gime. Meurtre passionnel, suicide, complot politique ? La police dĂ©couvre dans lâĂ©tablissement lâexistence dâun cercle littĂ©raire se rĂ©clamant du poĂšte romantique Pouchkine, frĂ©quentĂ© notamment par les deux adolescents. Mince indice, suffisant pour tout faire basculer : les enfants sont emprisonnĂ©s dans la terrible prison de la Loubianka, leurs professeurs et leurs parents dĂ©stabilisĂ©s et menacĂ©s. Lâauteur, qui connaĂźt bien lâhistoire contemporaine russe (Sashenka, NB mai 2010), sâest inspirĂ© avec bonheur du « Cercle des PoĂštes disparus », quâil a transposĂ© dans le cadre diabolique de la rĂ©pression policiĂšre soviĂ©tique : batteries dâinterrogatoires visant la contradiction, menaces, chantages, fausses promesses, dĂ©lations jusquâentre membres de la mĂȘme famille, tous les rouages visant Ă broyer les individus suspects sont exposĂ©s avec une perverse subtilitĂ©. La trame romanesque se noue parfaitement, le suspense va crescendo, les personnages sont tous vivants et crĂ©dibles, quâils soient fictifs ou historiques. Bien que lâon sache tout de lâhorreur stalinienne, ce roman ne se lĂąche pas.
Le cercle de Pouchkine
MONTEFIORE Simon Sebag