Nous retrouvons les personnages de Bienvenue au club (NB mars 2003) qui ont vieilli de vingt ans… Les “années collège” sont loin mais chacun reste marqué par cette époque mouvementée. Toujours Birmingham et ses problèmes ouvriers, les affaires, la politique, Tony (Blair), les Américains et maintenant, la guerre en Irak…. Benjamin, à l’avenir prometteur de grand écrivain-musicien, est devenu comptable et a des problèmes de couple (il pense toujours à Cecily) ; son frère Paul est député travailliste et amoureux de sa jeune assistante… Doug est journaliste de gauche mais marié à une brillante aristocrate, Claire cherche désespérément à retrouver sa jeune soeur disparue mystérieusement. Ces héros ont de grands enfants qui compliquent encore l’intrigue, pleine de rebondissements.
Jonathan Coe est fidèle à lui-même, désabusé sur la nature humaine : en vieillissant, les hommes n’ont plus d’idéal et se contentent de subir une vie qu’ils n’ont pas vraiment choisie. Les attentats terroristes, le capitalisme sauvage, la réussite sociale, le racisme, tout les pousse à simplement profiter de la beauté de l’instant quand elle se présente… L’humour très anglais allège cette fresque un peu complexe mais distrayante et vivante de « l’Angleterre des années Tony ».