La journĂ©e est belle. Toshiro peut essayer le cerf-volant quâil a construit et dĂ©corĂ© avec son grand-pĂšre. Mais le vieil homme est si voĂ»tĂ© quâil ne peut pas lever les yeux vers le ciel pour le voir voler. Alors lâenfant a une idĂ©e, il conduit son grand-pĂšre sur un banc devant une flaque dâeau : il verra ainsi le cerf-volant en miroir. Mais il faut se tenir Ă lâaplomb et surtout verser chaque jour un seau dâeau pour maintenir la flaque.   Encre de Chine et pinceau japonais, quelques touches de couleur, des fleurs de cerisier : le dĂ©paysement est lĂ . La tendre complicitĂ© entre lâenfant et le vieillard est chaque jour plus belle. Si Toshiro est si patient, comprend si bien la tristesse de ne plus pouvoir lever les yeux vers le ciel, câest que lui-mĂȘme ne peut pas laisser les mots franchir ses lĂšvres. La poĂ©sie et la chaleur humaine de lâalbum sont perceptibles. Mais la magie de lâhistoire reste en demi-teinte, lâidĂ©e du petit garçon peu convaincante. Le propre du cerf-volant est de suivre le vent, dâĂȘtre en mouvement. Comment rester au-dessus dâun point fixe ? (A.-M.R.)
Le cerf-volant de Toshiro
ROMAN Ghislaine, NICOLET Stéphane