Le Chagrin des pauvres.

SHI SHUQING, LI JINXIANG

Ces trois courts récits ont été écrits par deux jeunes auteurs chinois, originaires de la province du Ningxia, l’une des plus pauvres du pays. Ils se déroulent chez des paysans, de religion musulmane, les Hui, soucieux de respecter les traditions ; par exemple à la mort de la femme, pour le salut de son âme, il faudra sacrifier le seul boeuf, l’ami de tous les jours du veuf. Dans un autre, la jeune mère en corvée d’eau contemple la rivière en pensant à son mari absent, sans amertume et sans espérance.

 

Admirablement traduits dans une langue poétique, ces textes décrivent sans emphase, par petites touches, la vie quotidienne si dure de ces familles qui travaillent sans relâche. Les rites funéraires sont très importants et tous pleurent beaucoup. Il leur faut mourir pour connaître enfin la paix. Le lecteur est ému par ce « chagrin des pauvres » qui s’exprime en un long murmure.