Dans une petite ville du Mississippi, Jojo, treize ans, vit chez ses grands-parents avec sa petite soeur Michaela et Léonie leur mère. Le père, Michael, interné au pénitencier de Parchman pour trafic de drogues, va être libéré. La famille blanche de Michael n’a jamais accepté son union avec une noire et refuse depuis toujours de connaître leurs enfants métis. Jesmyn Ward prend à coeur de dénoncer, dans ce roman où se mêlent violence et tendresse, les conditions indignes d’incarcération des Noirs à Parchman Farm jusque dans les années soixante-dix et les scandales de la ségrégation raciale encore bien ancrée dans cet état du Sud des États-Unis, parfois jusqu’aux lynchages. Le récit, conduit par deux narrateurs principaux auxquels s’ajoute la voix d’un « revenant », fait alterner deux visions : celle de Léonie, pleurant sur la brutalité de la vie matérielle, la dépendance à la drogue et la douleur d’un frère assassiné, et celle de Jojo, fort de l’attachement qui l’unit à ses grands-parents aimants et à sa petite soeur fragile. Un roman classique, à l’écriture sans fard, qui s’achève par une scène de fraternité inspirée par Steinbeck. (M.M. et M.Bo)
Le chant des revenants
WARD Jesmyn