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Dans le Céleste Empire, s’affrontent Fu Zhu Ing, opposant irréductible au trafic de l’opium et aux Anglais, et le général Xao Pai, partisan d’une politique conciliante envers ceux-ci. Fu Zhu Ing est un homme dur, impitoyable, qui impose à ses hommes une discipline inhumaine. Il est secondé par un maître d’armes, le fidèle So Eyon, qui se rend compte petit à petit que son maître est devenu fou. Il continue pourtant à le servir par loyauté, avec un dévouement fanatique qui le conduira à une errance de spectre.
Le thème ne manque pas de grandeur, et se développe en plusieurs mouvements comme une symphonie en rouge, avec une ouverture, un final à l’ocre, et quelques intermèdes en gris (l’armée fantomatique). Ce Chant des Sabres cause beaucoup de mutilations, de décapitations, de traînées de sang en une lutte dont les héros ne sont pas vraiment attachants. Dommage, l’esthétisme du graphisme est rare – aplats de couleurs, minimalisme du trait, mise en page façon manga – et fascinant, encore qu’il demande un regard attentif.