La narratrice, Ahlam, est la deuxiĂšme Ă©pouse dâun militaire algĂ©rien qui lui prĂ©fĂšre sa carriĂšre politique. « Il nâavait laissĂ© Ă ma vie aucune marge de libertĂ©. » LâĂ©criture de romans par laquelle elle fuit la rĂ©alitĂ© lâentraĂźne dans une histoire dâamour qui devient sa propre histoire. Ahlam retrouve le hĂ©ros de sa nouvelle dans un cafĂ©Â ! Elle est troublĂ©e par son parfum. Son amant avoue quâil est un peintre manchot originaire de Constantine ; il est identique au hĂ©ros de MĂ©moires de la chair (N.B. oct. 2002). Ătrange idylle Ă laquelle un esprit cartĂ©sien peut difficilement adhĂ©rer. De nombreux rebondissements, des quiproquos la rendent encore plus complexe.
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Le lecteur sera intĂ©ressĂ© par lâanalyse lucide de la situation critique de lâAlgĂ©rie au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt-dix, la montĂ©e du front islamique du salut, le rĂŽle du prĂ©sident Boudiaf dans lâincapacitĂ© Ă maĂźtriser la corruption et lâinsĂ©curitĂ©. La place de la femme dans cette sociĂ©tĂ© est particuliĂšrement ingrate. Cet ouvrage dâune AlgĂ©rienne cultivĂ©e est servi par un style lyrique trĂšs imagĂ©.