Lors de la semaine de la mode à Milan, l’inspecteur Ferraro est chargé d’enquêter sur la mort d’une top-modèle abattue pendant un défilé. Son ami Mimmo, caïd du Quarto Oggiaro, banlieue populaire de la ville, éjecte avec vigueur les racketteurs de ses voisins de palier. Aicha, neuf ans, dite Zyeux-bleus, après une rude traversée depuis la Libye, est brutalement séparée à Naples du frère qui l’accompagnait et prise en main par Moustache, clochard au grand coeur. Inéluctablement leurs routes vont se croiser. Gianni Biondillo (Le matériel du tueur, NB juillet-août 2013) nous entraîne dans le monde de la mode, de la publicité que son inspecteur récurrent, inclassable et décalé, ignore totalement alors qu’il a conservé des liens forts avec ses copains d’enfance, qu’ils soient devenus policier, caïd, clochard ou styliste. La trame est assez lâche, les personnages sont presque des stéréotypes, mais pourtant entretiennent des relations complexes, ont des parcours sinueux et ne se laissent pas oublier. Milan, ville de contraste avec ses quartiers dégradés, ses places ultramodernes, ses gratte-ciels, cité de la mode rivalisant avec Rome et Florence, est un personnage à part entière de ce récit noir à la langue fleurie, empli d’humour et d’embrouilles. (C.P. et B.T.)
Le charme des sirènes
BIONDILLO Gianni