C’est l’histoire d’un chat qui se sent chien et d’un roi qui se sent ours, dans un pays figé où tout doit rester à sa place, et où il ne faut surtout rien changer. Les deux compères s’interrogent sur leur existence non conforme à l’apparence qu’ils donnent. Ils croisent une grenouille qui se veut une destinée de princesse et un poisson-chat qui finira dans le ventre du roi- ours. Après la frontière des interdits, ils parviennent au pays où tout est possible, celui de la liberté. Cette fable philosophique, au texte abrupt, qui interroge sur l’identité et la liberté, met en parallèle deux mondes, celui où il n’y a guère de place pour la fantaisie ou la non conformité, et celui où il est possible de vivre sa différence sans préjugés. Dans un entrelacs de mandalas, l’arbre-frontière aux racines bien ancrées déploie son écheveau de chemins de vie. Il se dresse tel un veilleur de bonne moralité, conforme aux idées reçues. Les personnages ailés ou zoomorphes évoquent un univers onirique, comme celui de Kveta Pacowska, mais dans des tons plus froids, ou s’inspirent de l’art aborigène.(M.-C.D.)
Le chat qui est chien
COUSSEAU Alex, DUTERTRE Charles