Sous forme d’abécédaire, en vingt-six chapitres, Gilles Leroy (Le monde selon Billy Boy, NB mars 2015) raconte avec bonheur et sensualité sa vie, ses amours, ses rêves, ses préoccupations. Marqué par le divorce de ses parents, élevé par sa mère, il est curieux, avide d’apprendre, brillant élève, solitaire et sociable à la fois. Son homosexualité, révélée très tôt, est centrale et omniprésente dans tous les sujets abordés, de manière un peu excessive parfois. Les entrées sont simples comme Désir, Plaire, Géniteur, ou plus construites : L’Aimé c’est toujours l’Autre, Le Nombre et la Norme, l’Inquiétude comme l’Indifférence… autant de points de départ favorisant l’afflux de souvenirs, la réflexion. Érudit, Gilles Leroy écrit particulièrement bien, cherche le mot juste, incite à consulter le dictionnaire, dans une langue fluide. Les différentes anecdotes, les références plus ou moins transparentes à des personnages connus de l’édition, du journalisme, de la politique, aiguisent l’attention. Malgré quelques répétitions, c’est un essai intelligent, sensible, élégant. (V.A. et M.S.-A.)
Le château solitude
LEROY Gilles