Les anguilles, on le sait, quittent leur lieu de naissance pour se reproduire dans le calme de la mer des Sargasses. De mĂȘme le personnage principal de ce rĂ©cit fuit l’Albanie avec sa famille en traversant le merveilleux lac d’Ohrid, frontiĂšre avec la MacĂ©doine, pour trouver la tranquillitĂ©. Ce cinquiĂšme roman autobiographique d’une saga familiale qui en comptera dix (Le musĂ©e de l’athĂ©isme, NB janvier 2000) est, comme les autres, imprĂ©gnĂ© de la douleur de l’exil. Cette famille, issue de Turquie, installĂ©e dans les Balkans, a dĂ» changer de religion et fuir la chute des empires et les totalitarismes successifs. Luan Starova est professeur de littĂ©rature française Ă Skopje et ancien ambassadeur de la MacĂ©doine en France.
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Le sujet est passionnant : chant d’exil, ode au lac d’Ohrid, l’un des plus beaux et des plus anciens du monde, tendresses familiales et amicales, voyages dans les livres. On admet le caractĂšre rĂ©pĂ©titif du style d’un conteur, cependant l’ensemble de la forme du rĂ©cit n’est pas toujours Ă la hauteur du sujet ce qui gĂȘne la lecture. PersĂ©vĂ©rer permettra de suivre ces pĂ©rĂ©grinations balkaniques Ă travers une allĂ©gorie qui prĂ©sente un intĂ©rĂȘt historique et humain certain.