Jeanne, jeune Rwandaise tutsie, raconte à sa mère adoptive ce qu’elle a vécu en 1994 pendant le génocide (J’irai avec toi par mille collines, LJA mars 2005). Seule rescapée de sa famille, elle quitte la ville avec une voisine huttue, Marie, pour le village dont cette dernière est originaire. Ce deuxième épisode commence par la marche sur une route coupée de barrages de police et semée d’embûches. Ballotée entre les Hutus et les rebelles tutsis, elle connaît une nouvelle période d’errance dramatique jusqu’à ce qu’elle puisse rejoindre une tante en Allemagne. Fuir le plus loin possible du lieu de la tragédie lui ouvre un nouvel espoir.
Hanna, qui a adopté Jeanne, l’écoute encore et encore. Quand la peur physique n’est plus là, reste la souffrance morale à exorciser. Jeanne crie sa haine, sa révolte contre les meurtriers toujours en liberté. Hanna, avec patience et compassion, respecte les bouffées de violence et de désespoir qui font écho à sa propre histoire. Des images oubliées refont surface : elle a vécu dans une ville dévastée, évoque ses cauchemars, séquelles de guerre et un autre génocide. Ce récit à quatre mains et à deux coeurs, témoignage authentique et bouleversant, soulève beaucoup de questions. Livre d’émotion et de réflexion prenant et fort.