En 1993, en pleine guerre civile au Sierra Leone, Ishmael, jeune garçon de douze ans, passe du monde de l’enfance à celui de la guerre. Le pays est aux mains de deux factions, l’armée régulière et celle des rebelles. Pour l’enfant, tout bascule d’un seul coup. Sa famille est assassinée et il doit survivre. Pendant près de deux ans, habité par la faim et la peur, il fuit l’une et l’autre armées car elles recrutent les jeunes garçons. Réfugié dans un village tenu par l’armée régulière, il est finalement embauché et devient une machine à tuer. Drogué à mort, il devient insensible à tout, douleur, angoisse, tuerie. À l’âge de quinze ans, confié à l’Unicef, il commence une difficile thérapie, avec violences résiduelles, crises de manque, cauchemars atroces. Progressivement, il retrouve ses repères, se reconstitue des liens familiaux. Cela le conduit à s’exprimer en public, notamment à l’ONU pour parler des enfants-soldats… Ces mémoires font pénétrer dans un univers de cruauté gratuite et de violence mortelle. Témoignage bouleversant de ce jeune Ishmael qui exprime avec une extrême simplicité la souffrance, la perte de repères et surtout sa propre déshumanisation.
Le chemin parcouru : mémoires d’un enfant soldat
BEAH Ishmael