Au bord de la Mer du Nord, un grand port industriel, une centrale nucléaire, une raffinerie fermée. Survivent entre les dunes et les vieux bunkers des laissés-pour-compte du déclin économique. Si Michel et Jérôme travaillent encore, Cyril et Wilfried vivent d’expédients. Avec les femmes qui traversent leur existence, les enfants livrés à eux-mêmes, ils forment un microcosme où la morale et les repères du passé ont disparu. Ils racontent leurs vies effilochées où s’enchaînent des actes inavouables, fruits de sombres secrets et de haines absurdes, sur fond de brutalité et de violence. Les sables de la côte recouvrent bien des horreurs… Pascal Dessaint (Maintenant le mal est fait, NB juin 2013) est né à Dunkerque en 1964. Il connaît la région et ses problèmes. Le tableau qu’il brosse d’une zone industrielle à l’abandon, où des êtres déboussolés se transforment en monstres ordinaires, est glauque et désespérant. L’alcool et la sexualité débridée ajoutent à la noirceur des comportements. Sans l’exonérer, on n’est pas obligé de souscrire à l’idée que la politique économique en est la seule responsable. Une faible lueur d’espoir apparaît peut-être avec les deux adolescents encore capables de rire et d’aimer. (C.-M.M. et D.A.)
Le chemin s’arrêtera là
DESSAINT Pascal