Un soir de 1954, un avion militaire sans pilote atterrit près d’une bourgade de l’Utah. Le shérif Corey, témoin fortuit de l’événement, découvre une voiture garée près du cimetière tout proche et une trace de pas sur une tombe. Très vite de nombreux militaires débarquent. Corey est abordé par un agent spécial du FBI diligenté sur cette affaire de haute sécurité. Le shérif, hanté par l’assassinat de ses parents vingt ans auparavant, n’a de cesse de suivre, en marge de l’enquête officielle, une piste qu’il suppute être celle d’un tueur en série. Avec une maîtrise certaine du suspense, Richard Morgiève (Les hommes, NB novembre 2017) mêle deux enquêtes pour mieux semer le doute. Son héros fragile et attachant évolue dans une atmosphère glauque, poisseuse de sang, de viscères et de sexe. L’obsession de la traque guidée par la haine est à la mesure de la jouissance sadique du psychopathe dans ses mises en scènes macabres. La narration prend son temps, mais garde, grâce aux paragraphes et chapitres courts, un tempo haletant. Malgré la confusion créée par l’abondance des personnages, le récit, souvent cru, mâtiné d’humour noir, mais aussi traversé d’éclairs d’amour, ferait un bon film, policier et western à la fois. (E.Ca. et A.Le.)
Le Cherokee
MORGIÈVE Richard