Le choix de Marianne : pourquoi et pour qui votons-nous ?

PERRINEAU Pascal

L’élection prĂ©sidentielle est un moment favorable Ă  l’expression des clivages enracinĂ©s dans des idĂ©ologies sociales et culturelles C’est aussi une rĂ©ponse Ă  une question posĂ©e par une conjoncture politique et Ă©conomique. Les clivages d’hier sont brouillĂ©s par la dĂ©sunion des familles, la “moyennisation” de la sociĂ©tĂ©, les mobilitĂ©s. Ils s’enchevĂȘtrent avec ceux d’aujourd’hui organisĂ©s autour de l’Europe, la globalisation, les libertĂ©s individuelles, l’ordre public. La crise financiĂšre dĂ©multiplie les dĂ©fiances, la fatigue civique, le pessimisme et favorise la volatilitĂ© des appartenances et un choix par dĂ©faut… Pour 2012, Marianne n’a pas encore choisi. Pascal Perrineau est directeur du centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF). Pour dessiner l’évolution du profil de la sociĂ©tĂ© française et des options politiques de ses diffĂ©rentes catĂ©gories, il choisit de ne jamais s’écarter des statistiques concernant les nombreuses variables impliquĂ©es. Elles donnent de la rigueur Ă  ses analyses subtiles et claires. Un bĂ©mol : les donnĂ©es chiffrĂ©es auraient gagnĂ© Ă  une prĂ©sentation synthĂ©tique. Loin des simplifications mĂ©diatiques, cette Ă©tude exhaustive et nuancĂ©e explique la mouvante complexitĂ© du vote des français.