Camille a quitté Strasbourg pour Toulouse. Elle y a retrouvé un certain équilibre affectif auprès de Denis, divorcé, lui aussi. Avocate spécialisée dans les affaires familiales, elle s’est montrée redoutablement efficace lors de sa dernière plaidoirie. Mais, le mari de sa cliente se suicide sous ses yeux. Dévastée, elle s’enfuit, s’accrochant à l’espoir de retrouver en Bretagne la sérénité des jours heureux de son passé auprès de grands-parents aimants, aujourd’hui disparus. Elle devient juriste dans une biscuiterie.
Dans Le choix des apparences, nouvel ouvrage de la prolifique Martine Delomme (D’une vie à l’autre, NB mars 2019) on passe de l’univers de la justice avec ses jeux de rôle, ses rapports de force, ses codes, à celui, plus humain, de la petite entreprise, analysée avec beaucoup de justesse. Petit à petit, au contact des gens simples, l’héroïne fend l’armure. Les souvenirs enfouis ressurgissent : les rapports conflictuels avec un père machiste, une mère inexistante, un mariage raté. La tendresse, l’empathie remplacent l’obligation d’excellence. Dans un décor breton plein de charme, on lit agréablement ce récit de facture classique et au dénouement attendu. Un joli portrait de femme résiliente. (A.-C.C.-M. et A.-M.D.)