Il est d’origine italienne, sa femme était coréenne. Jerry Battle donne l’apparence d’une honnête réussite à l’américaine. N’a-t-il pas deux beaux enfants dont il peut être fier ? Son fils a repris l’affaire familiale à Long Island et semble la développer avec succès. Le fiancé de sa fille, une vraie intellectuelle, lui plaît. Son père termine sa vie dans le confort d’une maison de retraite quatre étoiles. Lui-même a une maîtresse et un avion. Alors ! À l’instar de ses deux précédents romans, dont Langue natale (NB juin 2003), Chang-rae Lee, lui-même Américain de première génération, nous introduit dans la vie de Jerry par petites touches subtiles et autant de non-dits. Qu’y a-t-il derrière les apparences ? S’est il laissé porter par les événements comme il est porté par son avion, lui qui n’a jamais piloté par gros temps ? Un nouvel exercice d’introspection distanciée, très bien construit, très bien rendu.
Le ciel de Long Island
LEE Chang-rae