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L’auteur a été saisi, tout jeune, d’un virus d’“itinérance” sauvage. Après le Liban, l’Afghanistan, il parcourt, muni de ses appareils photographiques, cette bande de terre inhospitalière, désolée, séparant le Tibet chinois de l’Inde, le Dolpo, le territoire des Gurungs, déserts de pierres et de glace où les cols culminent à cinq mille mètres, reliés par des chemins parfois imperceptibles. Le ciel y est souvent le seul toit des habitants, frustes, superstitieux, guérisseurs, grands buveurs d’alcool (ratchki) et de thé, à la solidarité et l’amitié exemplaires ; ils sont “chasseurs de miel”, échangeant leur précieux sel transporté par des yaks contre des graines cultivées au Sud.
Éric Valli, assisté de Sophie Troubac pour la mise en forme de ses notes, raconte, en courts chapitres, ses péripéties (cueillette du miel, récolte des nids d’hirondelles, pêche aux silures…), frôlant la mort, acquérant une philosophie éloignée du tourbillon occidental. Incroyable odyssée contemporaine destinée aux amateurs curieux de ces régions, de ce mode de vie, décrits par un aventurier anti-conformiste, cinéaste, photographe, conteur, plus respectueux du langage local que des limites frontalières.