Une mutinerie brutale dans une prison française, sévèrement réprimée par les « matons » et les forces de l’ordre, tel est le cadre opposant des fauves enfermés et des gardiens chargés, vaille que vaille, du fonctionnement du système. Ce pourrait être une charge manichéenne contre le monde pénitentiaire mais l’auteur, familier d’agressives critiques sociales (cf. Bleu de chauffe, N.B. février 2006 ; Du même auteur, N.B. février 2007), sait dépasser la férocité, la haine, la lâcheté, le racisme, la sexualité propres à cet univers. Le vocabulaire est cru, mais non dénué d’humour. Certains protagonistes sont des monstres de sadisme mais, çà et là, à doses homéopathiques avec des résultats mitigés, une certaine humanité s’instille. Le monde de la prison, fréquemment dépeint par ailleurs, s’entrouvre sur une touche d’émotion, symbolisée par l’envol d’un moineau qu’un détenu relâche vers la liberté : un heureux appel d’air dans un monde déshumanisé.
Le ciel sur la tête
AUROUSSEAU Nan