Le club des miracles relatifs

HUSTON Nancy

Dans un pays du grand Nord, Varian, fils d’un couple germano-Ă©cossais qui le couve, est un enfant surdouĂ©, chĂ©tif et asocial. Quand le pĂšre, pĂȘcheur sans travail, doit s’expatrier, le garçon abandonne ses Ă©tudes universitaires pour prendre en charge sa mĂšre. Devenu infirmier, il travaille et se lie d’amitiĂ© avec un mĂ©decin qui est accusĂ© d’activisme contre une multinationale d’« ambroisie » qui pollue la terre et exploite ses employĂ©s. Varian, pris dans la tourmente, est emprisonnĂ©, interrogĂ©, torturé   Dans ce nouvel opus en forme de fable (Bad girl : classes de littĂ©rature, NB dĂ©cembre 2014), le message de la romanciĂšre canadienne est clair : elle dĂ©nonce les ravages de l’exploitation Ă  outrance et de la pollution de la nature. Au constat d’une humanitĂ© dĂ©rĂ©glĂ©e, elle oppose comme faire-valoir, mais sans convaincre, la figure complexĂ©e de Varian, poĂšte amoureux des mots (comme elle) qui s’exprime dans une langue hachĂ©e, expression de sa sensibilitĂ© exacerbĂ©e. Elle aborde le thĂšme de l’exil, du rejet, Ă  travers les portraits de jeunes immigrĂ©es, mal intĂ©grĂ©es dans un pays sans pitiĂ©. Une construction et un vocabulaire sophistiquĂ©s ajoutent au malaise ressenti Ă  la lecture de ce roman ambitieux qui rĂ©serve cependant quelques beaux passages. (L.K. et M.Bo.)