Le Codex d’Alep : l’étrange destin d’un manuscrit sacré

FRIEDMAN Matti

Calligraphié en 930 à Tibériade, Le Codex d’Alep est la copie la plus parfaite de la Bible hébraïque, la version qui fait autorité chez les Juifs croyants. Protégé depuis le XIVe siècle dans la crypte de la grande synagogue d’Alep, il porte aussi le nom de La Couronne ou Couronne d’Alep. Maïmonide l’utilisa au XIIe siècle pour rédiger son chef-d’oeuvre sur la loi juive, le Mishneh Torah. 1947, naissance de l’État hébreu : les musulmans d’Alep brûlent la synagogue. Le codex est sauvé in extremis. Dix ans plus tard, il est rapatrié à Jérusalem. Mais la Torah, les cinq premiers livres de la Bible, a disparu. Matti Friedman, journaliste israélo-canadien, correspondant d’Associated Press à Jérusalem, obsédé par le codex, enquête pendant quatre années pour savoir ce que sont devenus les feuillets absents. Racontant l’histoire de La Couronne au travers des siècles, il décrit la plus ancienne communauté juive de Syrie, ses traditions, les pogroms qui ont suivi la création d’Israël, la fuite vers la Terre Sainte. À Jérusalem, il évoque le nouveau gouvernement, le monde des antiquaires, le trafic autour des textes sacrés qui disparaissent. Malgré une construction quelque peu disparate, cette enquête méticuleuse est aussi instructive que passionnante.