Breyten Breytenbach est né en Afrique du Sud en 1939, à vingt ans il vint à Paris étudier la peinture. Sa vie bascule en 1961, il vient d’épouser une Française d’origine vietnamienne et le gouvernement d’apartheid vote une loi qui interdit les mariages mixtes. Dès lors Breytenbach ne peut revenir dans son pays qu’à la condition d’y vivre séparé de sa femme, ce qu’il refuse. En 1975, dans le cadre de ses actions politiques anti-apartheid, il retourne clandestinement en Afrique du Sud, est arrêté et passera sept années en prison. Depuis, Breyten Breytenbach, poète-écrivain, ne cessera d’écrire sur son pays, la prison, l’apartheid. Déjà dans Une saison au paradis (NB avril 1986) et Retour au Paradis (NB mars 1994), il revisitait ce pays « qui a toujours été violent. »
Dans Le coeur-chien il part à la recherche de l’enfant qu’il était. Il retourne sur les lieux de sa naissance dans la province blanche du Cap et se souvient. « Écrire c’est rendre visible la mémoire et cette mémoire découvre un nouveau paysage. » Une mémoire multicolore qui révèle à travers un texte puissant un certain apaisement.